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L’animalité comme fondation anthropologique

La réflexion sur l’homme engagée dès l’Antiquité s’est articulée autour de la définition aristotélicienne d’ « animal rationnel », mais c’est surtout à partir de sa dimension intellectuelle spécifique que la tradition a cherché à l’appréhender. Si les penseurs du moyen âge ont largement développé la question de l’intellect humain et de son fonctionnement, ils ont également été contraints de s’interroger sur la part d’animalité existant en l’homme. En effet, seules les créatures angéliques étant de purs intellects, il devient nécessaire de définir les contours de l’animal humain, afin de comprendre sa spécificité. Loin d’être une part méprisable de l’homme, l’animalité apparaît au contraire comme une des déterminations essentielles permettant de fonder une authentique anthropologie. Nous nous interrogerons ainsi sur la pensée des rapports existant entre l’homme et l’animal, de la fin du moyen âge à l’aube de l’âge classique, en mettant en exergue la nouvelle manière de penser l’humain qui se fait jour, par exemple chez un auteur comme Montaigne. Soucieux de fonder un humanisme dans lequel serait envisagé l’homme réel, qui n’est pas un pur intellect, ce dernier est ainsi conduit à réévaluer la place de l’animalité en l’homme et, ce faisant, à fonder une nouvelle anthropologie.