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L’âme des bêtes, un argument à tiroirs : l’histoire du cartésianisme selon Bayle

La question de l’âme des bêtes constitue aux yeux de Gassendi le point d’achoppement de la Seconde méditation de Descartes. La querelle de l’âme des bêtes engage par la suite, comme le remarque Bayle dans l’article « Rorarius » du Dictionnaire Historique et critique, des arguments de trois ordres : physiques (comment les animaux se meuvent-ils ?), moraux (pourquoi les bêtes éprouvent-elles de la douleur alors qu’elles ne connaissent point le péché ?), théologiques (comment démontrer l’immortalité de l’âme de l’homme ?). Mais alors qu’il établit, en bon érudit, une liste de l’ensemble des écrits cartésiens niant que « les bêtes aient une âme » et une liste des écrits anticartésiens, ayant au contraire « soutenu que l’âme des bêtes est raisonnable », Bayle ne fait curieusement aucune mention de Gassendi et des soubassements lucrétiens de l’argumentation de ce dernier. Si l’on a bien analysé la critique du système cartésien menée par Bayle sur la question de l’âme des bêtes, l’on ne s’est guère interrogé sur l’escamotage de la pensée de Gassendi dans l’article « Rorarius ». C’est sur cette absence que nous souhaitons réfléchir.

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L’âme des bêtes, un argu­ment à tiroirs : l’his­toire du car­té­sia­nisme selon Bayle