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La parole à l’animal chez La Fontaine : un contre-discours ?

Jean de La Fontaine a introduit une abondante population animale dans le paysage poétique du second XVIIe siècle. Par ses fables, qui ne sont pas toutes animales, il a donné la parole à des oiseaux, à des poissons, à des insectes, à des serpents, à des araignées, à mainte espèce de mammifères. L’ensemble constitue un discours, et peut-être un contre-discours, qui trouve forme et sens au temps de Louis XIV, de la montée du cartésianisme, de la crise du lyrisme. La Fontaine met un peu moins de trente ans pour écrire et publier ses douze Livres de Fables. L’ensemble est d’une cohérence admirable, mais d’une cohérence en mouvement, dynamique, toujours en progrès. Nous chercherons à montrer comment, du premier Recueil, au second Recueil, et enfin, dans le douzième Livre, se construit ce que La Fontaine nous donne à penser de l’animal, donc de nous, donc de l’animal, et, encore une fois de nous. Il le fait par la poésie, qui propose un maximum de corps, et peut-être d’animal, dans la langue. Cette entreprise, avec ses nuances, voire ses « muances », peut encore nous instruire et nous plaire.